Pour un début
Je me suis levé un peu tard; ce sont les vacances; café léger, lecture furtive du journal, observation paisible de mon environnement de proximité; j'habite un quartier calme, qui porte le prénom d'une sainte très réputée en Normandie, voire au-delà; mais comme dirait Francis Blanche (à moins que ce ne soit Pierre Dac), "je préfère le vin d'ici à l'eau de là..." - En attendant, le ciel de ce matin est nuageux tout en laissant passer quelques éclaircies.
"C'est un temps à pédaler !" me lance Victorine; oui, mais il faut d'abord réparer ton vélo ! En allant vers Décathlon, nous faisons un crochet au Castorama pour acheter une paire de cisailles; car c'est aussi un temps agréable pour tailler la haie du jardin; on hésite un peu entre les marques Verve et Fiskars; on prend la première, la moins chère, 27,9 euros. La réparation du vélo est en revanche bien plus coûteuse; il faut changer la cassette, la chaîne, les poignées de vitesses; j'insiste pour partager les frais mais Victorine veut tout payer.
Je suis d'un naturel obéissant; très souple, très facile à vivre; aucunement caractériel; le genre d'homme presque parfait; dans notre monde de moeurs dépravées et chaotiques, c'en devient même suspect; comment fait-il pour être aussi tranquille, aussi détaché ? Quels sont donc ses goûts, ses idées, ses opinions ? Il ne parle pas beaucoup et ne se livre jamais; que cache t-il ?
Je ne cache rien; ma vie est transparente; j'enseigne l'histoire-géo, je gagne 2500 euros par mois, j'aime lire, écrire, faire du vélo; ce sont des activités discrètes et silencieuses; longtemps j'ai vécu célibataire, et plutôt solitaire; depuis un an et demi Victorine me bouscule un peu; elle me fait sortir de ma "zone de confort"; c'est une femme de culture populaire devenue professeur de français; elle a un "vécu" beaucoup plus éclectique que le mien, qui lui permet aussi de porter un regard souvent critique sur le confort petit-bourgeois de ses collègues enseignants.
Nous avons des affinités culturelles et sociales mais aussi des divergences et des incompréhensions qui obligent à des "mises au point". Cela fait partie, je crois, de l'intelligence de la vie de couple; je connaissais jusqu'ici l'intelligence célibataire et solitaire souvent pleine d'opinions confortables et radicales, renforcées par l'utilisation d'internet qui permet d'écrire des choses irresponsables en restant bien assis au fond de son canapé. Depuis un an et demi j'ai donc appris à réfléchir un peu plus avant d'écrire, et, comme disait mon père, à tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler.
Et c'est pourquoi j'ai choisi d'ouvrir un blog, qui est une façon de discipliner un peu son expression; de respecter certaines règles, celles de la langue française pour commencer; de respecter aussi et surtout une certaine tradition de réflexion, qui passe par la lecture et la recherche; sans quoi je n'aurais rien à dire ! Ce sont les autres en effet qui me poussent à parler ou à écrire. En respectant leurs opinions ou leurs idées, je m'autorise aussi à dire ce que j'en pense; respecter ne signifie pas qu'on soit d'accord; bien au contraire !
Et c'est donc pourquoi ce blog sera respectueux de toutes les opinions.
La prochaine fois j'expliquerai son titre, En attendant le Déluge.
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