Vous avez dit misogyne ?
Un commentaire anonyme me taxe de misogynie; décidément les taxes sont à la mode; c'est même le mode de fonctionnement de la démocratie républicaine; la France est une terre fertile, vous semez des textes et vous récoltez des taxes ! Mais qu'ai-je donc écrit de misogyne ? Au fait ? Que les femmes ne lisent plus ? Je parlais en vérité de deux collègues et avec bienveillance; pourquoi devrais-je leur en vouloir de ne pas lire autant que moi ? Au contraire, cela me conforte dans ma modeste personnalité réactionnaire; le célébrissime Alain Delon a déclaré qu'il vomissait notre époque; je ne suis pas célèbre et je me contente de ravaler ma salive la plupart du temps; mais je sais aussi qu'il faut savoir s'épancher et se lâcher, ici ou là, car le risque est grand, soit de la congestion cérébrale, soit du "nervous breakdown", soit du blocage neurasthénique ! Et encore, on n'a pas forcément le choix.
Si je suis misogyne, et à petite dose, ce serait en quelque sorte par nécessité thérapeuthique ? Possible. Une réaction de bonne santé, de "grande santé" ou de "gai savoir" comme dirait le philosophe allemand de la Côte d'Azur... Mon métier en effet ne respire pas l'allégresse, la vivacité, la fraîcheur, beaucoup de collègues sont malades ou fatigués, et la réforme qui s'annonce ne va pas améliorer l'hygiène intellectuelle des professeurs; de plus en plus de copies à corriger, des programmes politiquement chiants, formatés, corsetés, étouffants, et d'une lourdeur technique abrutissante; mais surtout, une ambiance générale qui se délite, des comportements juvéniles aberrants, des situations familiales chaotiques, décadentes, et une idéologie "judiciaire" fouineuse, "fouille-merde", inquisitrice et fauteuse de troubles, qui semble s'accommoder et même se satisfaire de ce qui précède ! Quel rapport avec la misogynie ? Celui-là: l'idéologie que je viens de signaler est en très grande partie adepte du féminisme, institutionnellement proche de la magistrature*, et s'appuie objectivement sur un corps enseignant largement féminisé.
*: deux figures tutélaires de cette idéologie judiciaire et féministe: Eva Joly et Christiane Taubira
Mais revenons à mon article précédent: qu'y ai-je dit de misogyne ? Le garagiste et la voiture ? Allons bon: voilà dix ans au moins que les publicités automobiles (en Occident) mettent les femmes au premier plan, consommatrices déterminées, élégantes et habiles, elles conduisent vite et bien, elles font même des créneaux avec le sourire. Les hommes, eux, sont renvoyés à leur machisme crispé, à leur balourdise verbale, à leur agressivité préhistorique... Et encore est-ce là une façon de parler usurpée et misogyne, car une archéologue m'apprend l'autre jour sur France-Culture que l'homme de Néanderthal était sans doute une femme ! Rien ne prouve en tout cas que celle-ci vivait reléguée dans le fond de la caverne à peindre sur les murs ! On peut l'imaginer au contraire dans le style féroce, prédatrice, chasseresse et carnassière. Sous le regard consterné des bisons et des aurochs. Mais modernisons et actualisons le propos.
J'ai parlé de cyclisme et du Giro; en effet c'est une course masculine; et la présence féminine s'y limite au podium d'arrivée, où deux ou trois jolies filles embrassent le vainqueur de l'étape et les autres leaders du classement général; des associations féministes protestent depuis des années contre cette "tradition" très machiste et très sexiste du cyclisme; il est fort probable qu'elles obtiennent prochainement gain de cause sur le Tour de France; le Giro, lui, résistera peut-être davantage; en attendant, la chaîne L'Equipe assure une retransmission très masculine et par conséquent sexiste de l'épreuve (4 hommes sur le plateau, bien peinards, et une femme envoyée spéciale en Italie, au turbin, elle s'appelle Claire Bricogne); il en va un peu différemment sur le Tour de France, où la télé publique d'Etat fait appel depuis deux ans à la jeune Marion Rousse pour accompagner au commentaire Laurent Jalabert et Alexandre Pasteur. Faible compensation, diront les féministes... Mais le féminisme de toute façon ne s'intéresse pas au Tour, spectacle de beaufs, de vieux, et de jeunes cinglés de la pédale.
Enfin, en ce jour officiel de lutte contre l'homophobie et pour le respect des minorités sexuelles, pourquoi se limiter à la configuration binaire et somme toute fort classique d'une distinction hommes-femmes ? Un coureur "transgenre" est tout à fait envisageable et souhaitable; il formerait une synthèse athlétique et mentale sans doute très adaptée à l'effort cycliste, ouvrant aussi des possibilités nouvelles de "suivi médical" (de dopage si vous préférez). Et un-e commentateur-trice d'une parfaite neutralité LGBTiste serait également bienvenu-e.
Oh ! les beaux jours ! comme dirait l'autre.
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