En attendant le Déluge

En attendant le Déluge

Et le Tour de France alors ?

 

   Pour la première fois de son histoire, depuis 1903, le Tour de France se déroulera donc en septembre, et non en juillet; je dois dire que c'est un changement considérable et redoutable pour moi; d'habitude je le regarde tranquillement à la télé, même si les premières étapes tombent en même temps que les épreuves orales du bac; mais cette fois, c'est l'intégralité de l'épreuve qui se retrouve  en confrontation avec mon travail; et dans les circonstances aggravantes du coronavirus. C'est donc le coeur un peu lourd et l'esprit à moitié en berne que j'aborde ce Tour 2020. Victorine me réconforte et me remotive; elle estime que mon emploi du temps, qui vient de m'être communiqué, me permetttra de suivre quand même de nombreuses étapes...  

   Une chose est sûre: pas question de "faire l'impasse" sur cet événement qui depuis des années façonne mon esprit et m'offre une inépuisable source de chroniques; pas question de "sacrifier" un événement historique et géographique chaleureux sur l'autel d'une post-modernité bien froide; pas question de céder aux intimidations progressistes des bobos gauchistes pour qui le Tour est un spectacle de droite, ringard, conservateur, patriote, rural, voire raciste, machiste et dégradant. Pas question non plus de se gausser d'une course qui cette année va se dérouler dans des conditions "surréalistes" s'ajoutant au caractère déjà surréaliste des performances accomplies par les coureurs; je devine que la critique habituelle contre la "mascarade" du Tour va s'en trouver renforcée.    

    Eh bien je vais m'efforcer de garder tout mon sérieux pour soutenir l'intérêt sportif que je porte à cette épreuve. Quelques mots de présentation s'imposent: le parcours de cette année (voir carte en bas de l'article), une fois de plus, fait la part belle aux étapes de relief; les organisateurs cherchent à rendre la course la plus dynamique possible, en offrant un terrain propice aux attaques et aux échappées victorieuses; cependant, le dynamisme est souvent battu en brèche par le contrôle des "grosses équipes" dotées de tous les moyens technologiques; les dernières éditions du Tour ont été "outrageusement" dominées par l'équipe anglo-saxonne Sky (qui a laissé la place à un nouveau sponsor, Ineos), avec les victoires de Froome, de Thomas et du petit Bernal l'été dernier; cette domination maîtrisée a déchaîné la critique; car les critiques souhaitent une course plus "démocratique" et plus "égalitaire" où toutes les équipes devraient avoir les mêmes moyens, les mêmes budgets, voire les mêmes techniques. La domination "anglo-saxonne", toujours selon la critique, a même pris un caractère "impérialiste" voire "colonialiste" en recrutant des coureurs sud-américains, tel le vainqueur de l'été dernier, le "petit" Colombien Bernal. Bon nombre de spectateurs français portent aujourd'hui sur le Tour un point de vue désabusé; non seulement les coureurs sont des "mercenaires" dépourvus de "libre-arbitre" et obéissant aux ordres de leurs directeurs et sponsors, mais l'organisation du Tour elle-même est dictée par des "considérations" financières; et une bonne partie des recettes est assurée par les sponsors (partenaires officiels !) et par les médias (qui servent de vitrine aux précédents).

    Cette présentation du Tour ne porte pas à l'enthousiasme, j'en conviens; cette "formidable" épreuve se regarde avec circonspection et scepticisme; souvent, il m'arrive de couper les commentaires de la télé, quand la fausse exaltation (chauvine) des journalistes et consultants de France TV me devient insupportable; en matière de sports, je n'ai jamais été chauvin ou "nationaliste"; dès ma plus tendre enfance j'ai soutenu le Belge Eddy Merckx contre Bernard Thévenet. Aujourd'hui, je ne souhaite pas spécialement la victoire de Pinot ou de Bardet, voire celle, très improbable, de Martin. Disons que mon esprit est avant tout un admirateur et un partisan de ce qui peut s'apparenter le plus possible à l'honnêteté intellectuelle; cette inclination ou cette inflexion n'est pas toujours facile à exercer, surtout à l'égard d'une course où les illusions et les tromperies sont nombreuses. Mais enfin, on peut quand même essayer. Nous en reparlerons de toute façon.         

       

                     

 

Parcours du Tour 2020: un déséquilibre flagrant qui s'ajoute aux nombreuses critiques... Les dates initiales sont évidemment à rectifier. Le Tour commence demain 29 août et s'achèvera le 20 septembre.

Parcours du Tour 2020: un déséquilibre flagrant qui s'ajoute aux nombreuses critiques... Les dates initiales sont évidemment à rectifier. Le Tour commence demain 29 août et s'achèvera le 20 septembre.



28/08/2020
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