Questions sur le 11 septembre
Vingt ans après on continue de s'interroger sur les attentats du 11 septembre. Et de nombreuses questions sont tout à fait légitimes, sans tomber sous l'accusation de "complotisme". Aux Etats-Unis bien plus qu'en France on s'interroge beaucoup, et là-bas le "complotisme" n'est pas discrédité ou "diabolisé" comme c'est un peu le cas ici. Selon un certain Rudy Reichstadt qui dirige un "observatoire du conspirationnisme" (Conspiracy Watch), c'est à dire du complotisme, de nombreuses réponses ont été apportées ces dernières années aux questions les plus folles, saugrenues, voire stupides. Des milliers de témoignages bien sûr ont amplement confirmé que ce sont bien de vrais avions civils qui ont percuté les tours et l'aile du Pentagone; des images ont été occultées, bien sûr, parce qu'elles relèvent du secret d'Etat; peut-être y eut-il des films amateurs montrant l'attaque aérienne du Pentagone; si oui, ils ont bien sûr été saisis. En revanche les attaques sur New York ont été largement filmées et montrées des dizaines de milliers de fois. Tous les Etats du monde, et certains plus que d'autres, sont dotés de services secrets qui veillent à sécuriser certains faits. En quoi est-ce un complot ? Ou alors tout est complot. La difficulté de raisonnement consiste bien sûr à admettre au sein d'une démocratie très médiatique comme celle des Etats-Unis l'existence de "pouvoirs cachés" qui précisément se cachent dans l'abondance des images et des opinions. Tout peut être vu, tout peut être dit, y compris et surtout les thèses les plus complotistes, car cette totalité frénétique brouille les pistes et mélange tant et si bien le vrai et le faux qu'on ne sait plus distinguer le vrai du faux. C'est là sans doute une caractéristique de la "société du spectacle" analysée par Guy Debord il y a plus de cinquante ans. "Pour rester caché il faut abondamment faire parler de soi", et la meilleure cachette de l'artiste c'est la gloire, nous disent aussi certains spécialistes de la chose (Picasso par exemple, et sans doute aussi l'écrivain français Philippe Sollers, artiste de moindre envergure que j'essaie de citer de mémoire....).
Restons dans le sujet: les tours jumelles de New York, outre la ville elle-même, fascinaient beaucoup d'intellectuels, Sollers notamment, qui a un peu vécu là-bas quand sa femme Julia Kristeva y enseignait. Ces gratte-ciel "emblématiques" de la croissance "débridée" de la fin des années 60, certains parleront même d'une croissance diabolique de la "démesure" et verront dans les tours jumelles une image de Sodome et Gomorrhe, réjouissaient évidemment les intellectuels et les artistes "progressistes": chefs d'oeuvre d'équilibre vertical, cathédrales du capitalisme, masses de béton et d'acier d'une élégance presque fragile (et dont la fragilité sera en effet vérifiée le 11 septembre...), tours de verre d'une beauté panoramique étourdissante, et véritables espaces de tranquillité climatisée au-dessus des bruits et des vents de la ville; ces tours, on le sait plus ou moins, abritaient des sièges sociaux, des bureaux de management, des cabinets d'études versés dans le grand commerce international, et sans doute aussi beaucoup de pièces vides à louer. Peut-être enfin des salles de gym, des salons, des espaces privés, des saunas, des restaurants, etc. En ce début des années 2000, dans la foulée du double mandat triomphaliste de Bill Clinton (1992-2000), la puissance hégémonique des Etats-Unis (on parle alors d'hyper-puissance...) est entrée dans une phase de permissivité: le capitalisme encore sérieux voire "moral" des années 1980 (discours anti-communistes de Reagan) a cédé la place à un nouveau capitalisme "sans cause" supérieure à celle du profit. Le profit pour le profit comme l'art pour l'art. On tourne en rond, entre-soi, on s'autocélèbre, l'élite se branle, miroir mon beau miroir, on en met partout, on en met partouse...
L'élection à la Maison Blanche du Républicain Bush Jr (fin 2000) a pu être interprétée comme un "retour du religieux" (le religieux n'est jamais très loin dans la société américaine); et les attentats du 11 septembre comme un "châtiment divin"; beaucoup de thèses et d'auteurs complotistes font appel à des considérations théologiques; mon collègue de philo du lycée me signale un certain David Ray Griffin, théologien de renom, qui a écrit plusieurs ouvrages "révisionnistes" (complotistes si l'on préfère) sur Pearl Harbour et sur le 11 septembre; selon cet auteur, les questions complotistes se comptent par centaines et sont de loin supérieures en nombre et en qualité aux "réponses" proposées par les autorités. Quand on est un penseur sérieux et conséquent, on ne peut qu'être complotiste, semble vouloir affirmer M. Griffin. Aux Etats-Unis en tout cas, la théologie est considérée comme une science qui a pour but de décrypter les textes religieux et leurs sens cachés; elle vise aussi à prouver Dieu à travers l'inexistence de ses preuves ! Et c'est bien aussi ce que disent les anti-complotistes: il n'y a aucune preuve de complot.
Bon. Reposons un peu nos méninges en lisant Ouest-France. Que dit l'édito de ce samedi 11 septembre ? Son auteur, Laurent Marchand, parle de "l'attaque d'une précision stupéfiante conçue par l'ingénieur Ben Laden..." A tel point que le décalage entre les deux avions lancés contre les Twin Towers permit de retransmettre en direct la deuxième attaque. "Diabolique" résume M. Marchand, qui un peu plus loin reconnaît pourtant que les images de l'attaque sur le Pentagone ont été largement occultées... Par qui ? Pourquoi ? D'abord on ne sait pas à ce jour si Ben Laden fut vraiment le "cerveau" de ces attaques. Qu'il fût ingénieur civil n'explique pas vraiment la précision en effet stupéfiante des deux pilotes "kamikazes" qui lancèrent leurs Boeing à basse altitude contre leurs cibles; quelques pilotes interrogés à ce sujet ont reconnu que c'était un véritable "exploit" de pilotage (et pas à la portée du premier pilote venu). Une chose est sûre: les autres attentats attribués à Al Qaïda ont été beaucoup plus rudimentaires et grossiers dans leurs méthodes. Pour quelles raisons donc ce jour du 11 septembre l'organisation islamiste aurait-elle fait preuve d'une précision et d'un "mode opératoire" de très haut niveau ? Certes, on pourra relativiser cette précision et cet "exploit" terroriste en disant que les autres cibles du 11 septembre (Maison Blanche ? Capitole ? ) n'ont pas été atteintes...
Ce qui me fait un peu penser à la citation de mon proviseur lors de la pré-rentrée: ce n'est pas d'atteindre la cible avec précision qui compte mais de viser des cibles toujours plus hautes et plus éloignées... Ce serait Michel Ange qui aurait dit cela... Quel rapport avec Al Qaïda ? Sans doute aucun. Et c'est mieux ainsi.
Reste à mettre en ligne (si l'on peut dire...) cet article, en espérant qu'il ne me vaudra aucune poursuite. Si M. Reichstadt en vient à me lire, je lui demande de croire à toute la sincérité de mon innocence. Et qu'il se rassure, mon blog n'a que deux à trois lecteurs par jour, et encore, si j'enlève mes propres visites cela fait beaucoup moins. J'en arrive même à me demander s'il y a encore un pilote dans l'avion !
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